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Tous les enfants sont doués!


Pr Gerald Hüther – Neurobiologiste et auteur du livre


Comment apprend-on le mieux ?


« Il faut que ce soit important ! Dès qu’on peut apprendre que ce qui nous importe, il faut que ça nous fasse vibrer. Les enfants accèdent 20 à 50 fois par jour à un état où ils vibrent intensément, où ce qu’ils ont réussi à faire par eux-mêmes les transportent d’enthousiasme. Or quand on s’enthousiasme pour quelque chose, les centres émotionnels de notre cerveau sont activés. C’est l’arrosoir à engrais grâce au quel ce qu’on vit peut être assimilé par notre cerveau.

Et si cet arrosoir cérébral ne se déclenche pas, vous pouvez toujours essayer d’apprendre par cœur tout ce que vous voulez, cela se s’imprime pas. Il faut d’abord vibrer, ce qui suppose idéalement de s’enthousiasmer. Alors seulement, l’arrosoir à engrais du cerveau opère. Le mode de participation qui fait vraiment s’ouvrir au monde en tant que petit explorateur et créateur, c’est l’enthousiasme. C’est un joli nom, pour ces enfants, que nous ne devons pas abolir !

Nous pouvons aussi activer les centres émotionnels du cerveau des enfants en les punissant ou en les récompensant. Ce sont des méthodes courantes pour dresser, qui elles aussi ne fonctionnent que lorsque les centres émotionnels sont activés – mais en l’occurrence par la récompense et la punition. Cela signifie que les enfants éduqués par la récompense et la punition en deviennent dépendants. Ils n’apprennent pas par eux-mêmes.

Le seul état émotionnel qui permet aux enfants de perpétuer le trésor de prime enfance, cet état émotionnel unique, c’est l’enthousiasme. Nous observons que les petits enfants viennent au monde avec des dispositions : d’une part la curiosité, le plaisir de découvrir, et d’autre part, l’envie de créer. Ce sont deux dispositions avec lesquelles ils font leur entrée dans le monde. Ils s’attendent à ce que le monde extérieur leur offre suffisamment à découvrir et aussi à y trouver des gens qui procurent un sentiment d’appartenance.

Il s’agit là de deux besoins fondamentaux chez le petit enfant, et plus tard chez l’adulte : celui de faire l’expérience d’un monde offrant des tâches qui permettent de grandir, de satisfaire son attente d’épanouissement personnel ; et celui de savoir intégré dans une collectivité où on est utile. C’est une attente d’appartenance, d’attachement. »


Quelles sont les qualités nécessaires pour bien accompagner les enfants dans la vie ?


« On pense qu’il suffit d’avoir beaucoup de connaissances. Or c’est définitivement insuffisant. Ensuite ; on pense qu’il suffirait d’avoir des compétences : des compétences spécifiques, en matière de lecture, d’art ou de musique. Or cela ne suffit pas non plus.

Ce qu’il faut vraiment se situe à un niveau supérieur dans le cerveau : il s’agit d’une disposition, d’un état d’esprit. Et cet état d’esprit devrait se traduire par le plaisir que l’on éprouve quand on réussit – et ce sont là les trois mots clés – à inviter, encourager et appeler les enfants ces petits explorateurs, à se mettre en route pour découvrir le monde. »


Extrait d’une vidéo réalisée par AV1 Pädagogik-Filme – Traduit par Lise Deschamps

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